Marius Verrier 1898 - 1944

Né(e) 21.11.1898 à St-Chamond
Décédé(e) 13.10.1944 à Melk

Biographie

Verrier Marius naît le 22 novembre 1898 à Saint-Chamond dans la Loire. Quand éclate la guerre en 1939, il est marié, père de deux enfants de 14 et 17 ans, la famille réside 4 rue du Pré-Chataud à Saint-Chamond. Il est employé de la SNCF au grade de surveillant de ronde à la gare de Roanne dans la Loire. Marius Verrier est agent de liaison du groupe Libération-sud, il s'acquitte avec succès des missions périlleuses qu'on lui confie et seconde ses amis Boisserols et Jean Delorme, ce dernier étant sous-chef de la gare de Roanne et responsable local du groupe Résistance-Fer. Marius Verrier est spécialisé dans les renseignements et l'établissement de faux papiers, fausses cartes d’alimentation. Il rend de nombreux et précieux services aux personnes traquées et recherchées par les Allemands, apporte une aide continue et appréciée aux différents mouvements de résistance. Arrêté une première fois par les Allemands, il est libéré pour une erreur de prénom. Trois semaines plus tard il est appréhendé une nouvelle fois dans la gare de Roanne par la Gestapo le 31 janvier 1944. Interné, certainement torturé, par la police allemande de Saint-Etienne (Loire), il est transféré au fort Montluc de Lyon (Rhône), envoyé à Compiègne (Oise) puis déporté par le convoi du 6 avril 1944 à destination de Mauthausen (Autriche), pendant deux jours d'éprouvant voyage. Quinze jours plus tard, il est transféré au camp de concentration de Melk en Autriche où il décède le 13 octobre 1944 sous le matricule 63280. Ce camp était une des nombreuses annexes de Mauthausen, ouvert en avril 1944 et évacué en avril 1945 par les Allemands devant l'approche de l'armée soviétique. Durant cette période des dizaines de milliers de déportés y perdent la vie. Travail forcé dans les tunnels que l'armée allemande fait creuser dans différentes usines souterraines pour l'industrie de guerre du Reich, malnutrition, tortures, exécutions sommaires et extermination des plus faibles ou subversifs. Ce camp est doté de fours crématoires où sont incinérées de 16 à 30 personnes par jour. Les chambres à gaz en construction ne furent jamais achevées. La particularité de ce camp réside dans sa position qui l'expose à la vue des civils et militaires de la garnison voisine, de telle sorte que nul ne peut ignorer les criminelles activités de ce camp et les conditions inhumaines de détention de ces prisonniers. Pour ses actes de bravoure, Marius Verrier est cité à titre posthume à l'ordre de la division par « ordre général n°508 » le 20 mars 1946 par le général de corps d’armée Koenig et à l'ordre de la SNCF N° 109 le 1er juillet 1947. Il porte le titre de Déporté et interné de la Résistance (DIR). Par décret du 31 mars 1947, il est décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance française. Sa mémoire est honorée sur la plaque commémorative de la gare de Roanne et au monument aux morts de Saint-Chamond.

Jean Paul Reymond

 

Sources :

Guide de recherches sur la Seconde Guerre mondiale, 1939-1945 (SNCF-Sardo), 118LM108/001.

Archives départementales du Rhône, archives Montluc, dossier n°1794.

Service historique de la Défense, GR 16 P 591064.

http://monument-mauthausen.org/, consultation le 2 octobre 2017.

Emplacement dans la pièce des noms