André Groby 1911 - 1944

Né(e) 27.12.1911 à Lyon
Décédé(e) 9.11.1944 à Mauthausen

Biographie

« En tout temps existe un temps pendant lequel peut être rendu un hommage au courage puisé aux sources des valeurs de la République que ce combattant parmi tant d’autres, a incarné jusqu’au sacrifice ultime de sa vie, ici, dans ce camp, dans des circonstances que la raison ne peut imaginer. Cette réalité enfouie, demeurera à jamais inaccessible à ceux qui ne l’ont pas vécue.

Si existèrent dans ce camp des barbares, des sadiques et des fous libres d’exercer sans limite une autorité féroce, il y eut aussi au-dehors, dans ce pays et dans beaucoup d’autres, des collaborateurs zélés porteurs de cette idéologie dévastatrice et des fonctionnaires de tous grades, soumis, qui n’ont pas pu, pas su ou pas voulu refuser d’obéir à des ordres iniques.

Loin d’ici, une mère, une épouse et une petite fille ont espéré le retour du fils unique, du mari et du papa. En quête d’informations sur les internements successifs, sur la déportation et sur la mort de l’être aimé, elles ont attendu le retour des survivants des camps, dans l’espoir d’obtenir des informations qui auraient pu, éventuellement, les apaiser un peu. Les questions essentielles pour chacune sont restées sans réponse et elles ont conduit, poursuivi ou construit le reste de leur vie avec leurs doutes, leurs interrogations, leur tristesse et leur chagrin. Un trou béant est resté ouvert. Elles ont habité ensemble, dans la même petite maison dans laquelle les deux adultes ont tenté de faire pénétrer la lumière pour que puisse grandir l’enfant. Pour ces trois femmes, comme pour beaucoup d’autres, ce fut surtout une vie éprouvante, épuisante commandée par la recherche incessante de cette énergie indispensable pour tenter de dominer, chacune selon ses capacités du moment, l’insupportable souffrance engendrée par un deuil impossible. Elles ont subi le temps.

A ces parents déchirés, à ces conjoints détruits, à ces enfants orphelins, nous devons aussi rendre hommage : un hymne à la douleur silencieuse, secrète, discrète et digne. »

Texte rédigé le 16 février 2021, par Philippe GROBY, neveu d’André GROBY, âgé de 78 ans, à la demande de François MORTEAU, âgé de 49 ans, petit-fils d’André GROBY.

Avec tous nos remerciements pour ce devoir de mémoire, pour que de telles atrocités ne se reproduisent jamais.

Emplacement dans la pièce des noms