Marcel Stroy 1910 - 1945
Né(e) 29.3.1910 à Paris
Décédé(e) 21.4.1945 à Mauthausen
Biographie
Mobilisé dans une unité combattante de septembre 1939 à juillet 1940, à son retour des armées, Marcel Stroy épousa Simone Ouy le 9 novembre 1940 à la mairie du 11ème arrondissement de Paris où il réside, depuis 1939, au 36 avenue de la République. En 1941, Marcel et Simone Stroy eurent une petite fille, qui décèdera alors qu’elle n’est âgée que de quatre mois. Depuis 1932, Marcel Stroy travaillait en qualité de fraiseur-outilleur à la société Neveu, fabrique de frigorifiques installée 182 rue de Charonne à Paris (11ème). De mère juive, il s’est trouvé inscrit sur les listes de recensement des israélites du département de la Seine, et, le 14 octobre 1943, alors qu’il se trouvait à son travail, il fut arrêté comme juif par les autorités françaises et interné au camp de Drancy sous le numéro 6518. Le 24 novembre 1943, sa femme obtint du Commissariat Général aux Questions juives un certificat de non appartenance à la race juive et après enquête sur sa situation et examen de son dossier, le commissaire général aux questions juives déclara également, en janvier 1944, qu’il n’était pas considéré comme juif au regard de la loi du 2 juin 1941 portant statut des juifs. Le commissaire justifia cette décision dans une lettre qu’il adressa à Madame Stroy le 27 janvier dans laquelle il indiquait qu’étant né d’une mère juive et d’un père inconnu, n’ayant pas été circoncis, étant marié à une aryenne et ayant subi « un examen ethno-racial qui lui a été favorable », il ne pouvait être considéré comme juif puisque la loi définissait comme tel : « 1. Celui ou celle, appartenant ou non à une confession quelconque, qui est issu d'au moins trois grands-parents de race juive, ou de deux seulement si son conjoint est lui-même issu de deux grands-parents de race juive. Est regardé comme étant de race juive le grand-parent ayant appartenu à la religion juive. 2. Celui ou celle qui appartient à la religion juive, ou y appartenait le 25 juin 1940, et qui est issu de deux grands-parents de race juive. » Cette décision fut notifiée à plusieurs reprises, tant à la Préfecture de police qu’aux autorités occupantes. Immédiatement, dès le début du mois de février, Fernand de Brinon (Ambassadeur de France, Délégué général du Gouvernement Français pour les Territoires occupés), entreprit des démarches pour le faire libérer, sans résultat, en raison du départ en déportation de Marcel Stroy le 28 octobre 1943 par le convoi n° 61, qui emporta à Auschwitz depuis la gare de Bobigny 1.000 personnes, parmi lesquelles Arno Klarsfeld, et 138 enfants.
Le 29 janvier 1945, il arrive à Mauthausen où il est immatriculé sous le numéro 123563 avant de rejoindre la quarantaine le jour-même. Deux jours plus tard, le 1er février, il est admis au Revier qu’il ne quittera plus. Marcel Stroy est mort le 21 avril 1945 au Sanitätslager.
Marcel Stroy a obtenu la mention « Mort pour la France » et le titre de déporté politique le 6 décembre 1954.
Adeline Lee
Sources :
SHD, dossier MED 21 P 541340, MA 41/9, 12/4, registre original du camp de Mauthausen, Häftling-Personal-Karte.
Emplacement dans la pièce des noms

