Marcelino Sanz Mateo 1894 - 1941
Né(e) 14.5.1894 à Alcorisa
Décédé(e) 29.7.1941 à Gusen
Biographie
Aragon
Marcelino Sanz Mateo est né le 14 de mai 1894 dans un village du bas Aragon, dans la province de Teruel: Alcorisa; fils de Valera Mateo Bielsa et de Juan Sanz Ballester, tous les deux paysans aragonais. Il apprit à lire, à écrire et l'arithmétique à l'école du couvent de son village. Une chance dans un pays qui comptait alors et jusqu'à l'avènement de la république, 70% d'analphabètes. Il se maria à l’âge de 24 ans avec Benigna Formento Espallargas, née le 13 février 1897, et ils eurent trois filles : Maria, Juana et Alicia; et quatre garçons : Sebastian, Valero, Anastasio, Lauro Daniel. Tous, naquirent et vécurent à Alcorisa avant la guerre.
Là, Marcelino se dédie, comme son père, au travail ingrat de la terre. Le 14 avril 1935 intéressé par les idées progressistes, il s’inscrit au syndicat de la C.N.T Le 15 août 1936 après la victoire du Front Populaire en Espagne, la commune le nomme délégué à l’agriculture et à partir de ce moment il s’intéresse de plus en plus à la politique. De 1935 au début de la guerre civile il vivra l’expérience collectiviste d’une communauté rurale auto-suffisante et autogérée qui commerce avec d’autres collectivités d’Aragon et de Catalogne. Homme pacifique et candide, Marcelino qui admirait: Jésus (le premier révolutionnaire selon lui), Pasteur et Cervantès dont il relisait sans cesse le Don Quichote, croyait en la bonté de l’homme et à son profond désir de se développer. Pour exemple, lorsqu’on était en train de transformer l’église de son village en garage, il s’opposa, sans pouvoir l’éviter, à la destruction de ses statues, qui, pour lui, étaient des oeuvres d’art, faites par les mains d’hommes de grand mérite, ayant du savoir et que l'on devait conserver. Opposé à la barbarie ambiante, il essaya aussi de s'opposer au massacre de jeunes séminaristes, mais sans pouvoir l'empêcher. Pour cela, il fut arrêté par les autorités qui contrôlaient la région, et transféré au chef-lieu d'Alcañiz, où il fut jugé et faillit être fusillé mais, finalement sous la pression de sa femme et des édiles du village on lui redonna la liberté.
La guerre
Mais la situation politique du pays empire soudain et la guerre civile éclate. Durant celle-ci il ouvrit sa maison aux soldats républicains et aux combattants des Brigades Internationales qui venaient se reposer des combats du front Aragonais. L'un d'eux était Juan Uceda Fernández, né à Cueva de Almonzona, Murcie, en août 1913 et chauffeur estafette d'un commandant de l'armée républicaine. Là il tomba amoureux de Maria, la fille aînée de Marcelino âgée de 17 ans. C'est Juan qui au début de Mars 1938, en pleine nuit, réveilla la famille Sanz et, la pressant, fuit avec elle dans sa voiture, laissant Marcelino seul. Quelques jours plus tard comme convenu, Marcelino guidant une chèvre et une mule tirant une carriole chargée des vêtements et des choses nécessaires pour continuer à vivre, rejoignit les siens à San Mateo dans la province de Castellón de la Plana.
Restant un optimiste malgré tout, et convaincu que d’ici peu de temps le conflit trouverait une solution via une position internationale, Marcelino décide de se rendre à Valence ou le gouvernement républicain s’est retiré, mais arrivant a Castellón les autorités lui conseille de fuir vers la Catalogne. En avril 1938 après un parcours de près de 200 kilomètres toujours avec la carriole, Marcelino et sa famille arrivent à Villafranca del Penedés, près de Barcelone et s'installent dans une importante coopérative agricole de la C.N.T: la Pérégrina avec laquelle la coopérative agricole d'Alcorisa a d'excellentes relations. Durant ce séjour Juan Uceda Fernández profitant d'une permission se marie à Barcelone avec Maria avant de réincorporer son régiment.
La fuite
Début janvier, sachant que les nationalistes ont réussis à franchir l'Èbre, ultime défense des républicains contre l’avancée des troupes franquistes, Marcelino charge de nouveau sa carriole, et fuit vers la frontière espagnole avec les autres familles de la coopérative. Sous le froid hivernal, ils entreprennent un voyage pénible se joignant à la foule compacte de civils et militaires qui veulent traverser les Pyrénées, c'est la "retirada". Ils dorment sous la carriole ou dans des maisons abandonnées et mangent ce qu'ils trouvent dans des champs désormais abandonnés. Après plus de 200 kilomètres de voyage Marcelino et sa famille comme beaucoup d'autres se presse à la multitude de fugitifs républicains qui se regroupent à la Junquera. Mais au contraire de l'information officielle les autorités françaises ne sont pas décidées à ouvrir la frontière. Enfin celle-ci s'ouvre le 9 février 1939. Marcelino, comme tous les autres, doit abandonner sa carriole, sa mule et c'est muni d'un baluchon qu'il franchit la frontière derrière les autobus qui emmènent les femmes, les enfants et les vieillards. Benigna, sera dans l'un deux avec ses enfants. Les réfugiés sont concentrés au Boulou, près du col du Perthus, et là les militaires français, avec l'aide des tirailleurs sénégalais, séparent de force les hommes adultes des femmes et des enfants restants, ce qui occasionne des scènes de séparations douloureuses entre les familles désespérées.
Amères Retrouvailles
Comme la plupart des hommes, Marcelino termine son voyage au camp de concentration de d'Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées Orientales. Son épouse et ses sept enfants, avec d'autres mères sont logés dans un hôtel réquisitionné pour l'occasion à Mézin, dans le Lot-et-Garonne, à plus de 300 kilomètres à l'ouest d'Argelès-sur-Mer. Pour sa part, Juan passe la frontière avec des milliers de soldats de civils par le tunnel qui relie Port Bou à Cerbère et se retrouve aussi au camp d'Argelès-sur-Mer sans savoir ce qui arrive à la famille Sanz. En se séparant de sa jeune épouse, Juan lui donna l'adresse de ses oncles, (émigrés naturalisés) qui vivaient en France, à Givors, près de Lyon, et à qui ils écrivirent tous deux. C'est grâce à eux qu'ils purent communiquer où ils se trouvaient et enfin communiquer. Dans la première lettre
Juan écrit à Maria:
Argelès-sur-Mer, 2 mars 1939,
"Mon coeur explose de joie en lisant enfin ta lettre tant espérée. J'ai passé 40 jours amers non pas à cause de la guerre mais parce que je n'avais pas de tes nouvelles. A peine arrivé en France le 8 février, j'ai envoyé un télégramme à mes oncles en France pour savoir s'ils avaient de tes nouvelles. Mon cousin Miguel me répondit qu'il ne savait rien de toi ni de ta mère, rajoutant qu'il était en train de remplir les papiers nécessaires pour me sortir d'ici. Je devrais être très prochainement avec eux... Enfin ! Il y a quelques jours Miguel a reçu de tes nouvelles. Je t'ai répondu tout de suite mais on lui renvoyé la lettre car l'adresse était incomplète. Je n'ai pas eu d'autres choix que d'attendre une autre tes lettres. Le destin aidant il l'a reçut et me l'envoya aussitôt.
Dans celle-ci tu me demande de rechercher ton père, Et bien dans la multitude du camp, le 14 février je suis tombé sur le mari et le fils de la Galera. Ils me dirent que vous êtes restés quelques jours à la Junquera, qu'il ont emmenés ton père dans un fort et ensuite dans ce camp, et qu'il y a 5 minutes ils ont parlés avec lui. Je n'ai pas tardé à le retrouver. Depuis le 15 nous sommes ensembles. En ce moment il lave son linge. Je vais moi aussi m'occuper du mien, qui est en train de bouillir dans une bassine car il est plein de petites bestioles qui nous amusent beaucoup. Nous vivons comme si c'était l'été, sur une plage dormant sur le sol sous des abris de roseaux..."
C'est ici que commence la correspondance entre Marcelino et sa famille.
Chronologie
Préparatifs de guerre
Des rumeurs de guerre agitent toutes les nations d'Europe. Hitler arrivé au pouvoir, et dont les alliés sont Mussolini et Franco, ne cache pas sa volonté expansionniste et a réarmé l'Allemagne en conséquence. Telle est la situation début 1939 quand dans un court espace de temps, 450 à 500.000 républicains espagnols, militaires et civils, toutes classes sociales confondues, catalogués comme "rouges" arrivent en France. Débordées et méfiantes, les autorités françaises les enferment dans des camps de concentration improvisés, surveillés par des forces militaires dont on a besoin dans d'autres lieux stratégiques du pays. La France croit que grâce à un arrangement politique avec Franco, les réfugiés espagnols ne tarderont pas a retourner dans leurs pays. L'histoire sera différente et combien... Ignorant tout, des faits, qui inexorablement, préparent une nouvelle tragédie mondiale, Marcelino et les siens fuient, comme beaucoup d'autres, une guerre pour tomber dans une autre, ou ils ont peu de chances de sortir indemnes. La chronologie qui suit, veut seulement montrer les événements majeurs de cette période et comment le sort des exilés espagnols victimes et prisonniers de deux guerres, se transforma inexorablement en un long chemin de peine et de souffrance.
Événements
2 janvier 1939
Le journal américain Time, élit a Adolf Hitler "homme de l'année 1938."
15 janvier 1939
En France, Léon Blum, dès 1936 soutien les républicains, mais avait dû se résoudre à signer sous la pression de la droite et de l'Angleterre un pacte de non-intervention. Ce n'est qu'en 1939 que la France autorise à nouveau le transit d'armes vers la république espagnole.
21 janvier 1939
La France ouvre à Rieucros (Ariège) son premier camp d'internement pour étrangers indésirables et désignés comme tels par la loi du 12 novembre 1938. Y sont enfermés essentiellement des allemands juifs ou non fuyant le régime nazi et considéré comme des espions potentiels. Mais aussi des républicains espagnols et des membres des brigades internationales. Au début de novembre 1939, tous ces hommes furent transférés au camp du Vernet en Ariège. Dès lors le camp du Rieucros ne fut plus réservé qu'aux femmes.
26 janvier 1939
Chute de Barcelone. La Catalogne tombe aux mains des troupes nationalistes. De janvier à mars, 450 à 500.000 réfugiés espagnols traversent la frontière française sont internés dans des camps de concentration (Argèles, Bram, Gurs…). 170 000 choisiront de rentrer chez eux, beaucoup seront emprisonnés ou fusillés.
5–10 février 1939
Achèvement de l'occupation de la Catalogne par les franquistes.
25 février 1939
Le Gouvernement français et le Gouvernement nationaliste Espagnol signent secrètement les accords Bérard-Jordana à Burgos, siège du gouvernement nationaliste, le 25 février 1939, concernent, officiellement, une déclaration de bon voisinage. Diplomatiquement, cet accord est signé afin d'obtenir la neutralité espagnole, en échange de la reconnaissance et de la légitimité de Franco sur l'Espagne.
27 février 1939
La France et le Royaume-Uni reconnaissent Franco, signant ainsi l'arrêt de mort de la République espagnole.
28 février 1939
Apprenant cela le président espagnol républicain Manuel Azaña exilé lui aussi en France démissionne.
2 mars 1939
Philippe Pétain est nommé ambassadeur de France à Burgos pour superviser, entre autres, le rapatriement des réserves d’or de la Banque d’Espagne et des toiles du musée du Prado qui étaient en France. Franco et Pétain qui ont tous deux combattus au Maroc se connaissent et s'apprécient.
5–10 mars 1939
Putsch à Madrid intra-républicain du colonel Segismundo Casado qui souhaitait négocier avec Franco la reddition de l'armée dans des "conditions honorables".
6 mars 1939
Fuite des principaux dirigeants républicains espagnols, vers la France, l'Angleterre, L'URSS et le Mexique.
13 mars 1939
Marcelino écrit sa première lettre depuis Argelès-sur-Mer.
15 mars 1939
L'Allemagne occupe la Tchécoslovaquie.
26–29 mars 1939
Avance finale des troupes franquistes : reddition des armées républicaines, chute de Madrid.
1er avril 1939
Franco fait diffuser depuis Burgos "l'último parte", communiqué de victoire déclarant que les armées nationalistes ont atteint tous leurs objectifs militaires et que la guerre est terminée. C'est le début de la dictature de Franco, qui durera jusqu'en 1975 et sera féroce.
4 avril 1939
Les USA reconnaisse le gouvernement de Franco, ils seront suivis par beaucoup d'autres, le pape Pie XII félicite le "généralissime" pour sa victoire en Espagne. Seul le Mexique, qui accueillera les espagnols républicains ne reconnaîtra jamais le gouvernement franquiste.
1er mai 1939
Marcelino écrit sa première lettre de la Condamine Chatelard dans les Alpes ou il a été transféré avec son gendre Juan dans la 11ème Compagnie de Travailleurs Étrangers pour travailler à la réfection d'une route stratégique de montagne vers le tunnel du Parpaillon.
13 mai 1939
Juan s'échappe de la 11ème compagnie avec un autre compagnon. Il va marcher 5 jours durant en direction de Lyon ou il a de la famille puis espère retrouver sa femme Maria dans le Gers, plus tard. Il sera arrêté par les gendarmes le 17 et mis en prison pendant une vingtaine de jours avant d'être réintégré dans la 11ème compagnie. Juan écrira: "C'est durant les vingt jours passés en prison ou j'ai le mieux mangé et était le mieux traité depuis que je suis en France."
22 août 1939
Signature du pacte Molotov-Ribbentrop de non-agression entre la Russie et l'Allemagne.
23 août 1939
Les communistes français approuvent ce pacte et se retrouvent isolés. Cela devient encore plus compliqués pour les réfugiés espagnols qui sont tous considérés comme des communistes, ce qui est loin d'être le cas.
1er septembre 1939
L’Allemagne envahit la Pologne. Mobilisation générale en France en Angleterre.
3 septembre 1939
Angleterre et la France, comme l'Australie et la Nouvelle Zélande, déclarent la guerre à l'Allemagne. C'est le début de la "Drôle de guerre" ou les belligérants ne combattent pas.
28 octobre 1939
Les juifs d'Allemagne se voient obligés à porter visiblement une étoile jaune.
4 novembre 1939
Le congrès américain vote la loi “Cash and Carry “ qui autorise la vente de matériel de guerre aux belligérants, ainsi qu'une loi spécifiant leur neutralité dans le futur conflit.
30 novembre 1939
Invasion de la Finlande par l'URSS.
8 janvier 1940
Marcelino écrit de Gorzes en Moselle ou la 11ème Compagnie a été transféré.
15 janvier 1940
Création en France des cartes d'alimentation. Rationnement au Royaume-Uni, notamment sur le beurre, le sucre et la viande.
18 janvier 1940
Le Danemark, la Norvège et la Suède affirment leur neutralité dans le conflit.
5 février 1940
Le Conseil suprême interallié, qui réunit ministres français et britanniques, adopte un plan de débarquement en Norvège dans le but de soutenir les forces finlandaises.
12 février 1940
L’Union soviétique et l'Allemagne signent un accord commercial pour contrer le blocus maritime franco-britannique.
23 février 1940
Les Alliés mettent en place le blocus de l’Atlantique Nord pour empêcher le convoyage par les Allemands de minerais scandinaves.
24 février 1940
Mise au point du plan jaune (Fall Gelb) d’offensive sur le front de l’Ouest.
12 mars 1940
Traité de paix entre la Finlande et l’Union soviétique.
20 mars 1940
44 députés communistes sont jugés à Paris à huis clos pour tentative de reconstitution du parti malgré l'interdiction. Tous seront condamnés de 2 à 5 ans de prison.
27 mars 1940
Himmler décide de la construction du camp d'Auschwitz.
27 mars 1940
Campagne de Norvège.
9 avril 1940
Opération Weserübung: le Danemark et la Norvège sont envahis par l’Allemagne : reddition du Danemark.
10–13 avril 1940
Bataille de Narvik.
14 avril 1940
Débarquement franco-britannique dans plusieurs ports norvégiens, notamment Narvik.
Fin avril – début mai 1940
Juan et Marcelino obtiennent une permission pour aller voir leur famille à Mézin. Le premier est Juan, puis à son retour c'est au tour de Marcelino. La famille Sanz au complet en profitera pour se faire toute photographiée. Ce sera l'unique photo de famille.
2 mai 1940
Le roi Haakon VII de Norvège part en exil au Royaume-Uni.
5 mai 1940
Un gouvernement norvégien en exil est formé à Londres.
10 mai 1940
Début du "Westfeldzug". Percée de Sedan. Offensive allemande à l'Ouest contre les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France. Des troupes françaises et britanniques pénètrent en Belgique. Le Royaume-Uni : malgré la responsabilité de Churchill dans l'échec de la campagne de Norvège, Chamberlain est sommé de démissionner jusque dans son propre parti. Churchill le remplace à la tête d’un gouvernement d’Union nationale. Invasion réussie de l'Islande par le Royaume-Uni (opération Fork).
13 mai 1940
Winston Churchill, présentant son gouvernement devant la Chambre des communes, déclare n’avoir à offrir que "des efforts, du sang, de la sueur et des larmes". La reine Wilhelmine des Pays-Bas et le gouvernement des Pays-Bas arrivent à Londres.
Percée de Sedan par les allemands.
15 mai 1940
Les Pays-Bas, envahis par les Allemands, capitulent.
24 mai 1940
Opération Alphabet évacuation des troupes alliées (Britanniques, Français, Polonais) du port de Narvik (nord de la Norvège) sanctionnant le succès de l'Allemagne nazie pendant l'opération Weserübung du 6 avril et la fin de la campagne britannique en Norvège. L'évacuation fut terminée le 8 juin 1940.
1 juin 1940
Dernière lettre de Marcelino à sa famille envoyée de Novéant-sur-Moselle.
5 juin 1940
Changement ministériel en France : le général Charles de Gaulle est nommé secrétaire d'état à la défense nationale et la guerre.
6 juin 1940
Les forces allemandes percent la défense nord, Française.
8 juin 1940
Déroute générale de l'armée française. Intensification de l'exode des civils du nord vers le sud du pays. En cinq jours Paris se vide de ses habitants. Marcelino tombe dans les mains des allemands sûrement à cette époque.
9–10 juin 1940
Marcelino est fait prisonnier des allemands sûrement à cette époque. Juan parvient à s'enfuir et se retrouve avec ce qui reste de la compagnie à Bédarrieux dans l'Hérault. Il y restera quelques mois jusqu'à la dissolution des troupes et pourra retrouver enfin sa femme à Mézin.
10 juin 1940
Le gouvernement français se retire à Bordeaux. L’Italie déclara la guerre à la France et à l'Angleterre.
14 juin 1940
Les troupes allemandes entrent dans Paris. Il y eu seulement de la résistance en banlieue.
16 juin 1940
Le maréchal Philippe Pétain est élu président du conseil après la démission de Paul Reynaud. Le 17 il ordonne, à la radio de « cesser le combat ».
18 juin 1940
Depuis Londres, où il est parti et où il crée le Comité de Libération, le Général de Gaulle lance à la radio son historique appel à ne pas cesser le combat et à résister.
22 juin 1940
Signature de l'armistice franco-allemand.
28 juin 1940
Le général de Gaulle est reconnu par les britanniques comme chef de la France libre. Néanmoins Winston Churchill continuera, jusqu'en mai 1941 à avoir des contacts avec le gouvernement du maréchal Pétain installé à Vichy.
août 1940
Premier bombardement sur Londres, suivi d'un bombardement des anglais sur Berlin.
20 août 1940
Le premier convoi de déportation quitte la France. A son bord, 927 personnes : hommes, femmes et enfants. Ce train amènera ces réfugiés Espagnols au camp de Mauthausen où les SS feront descendre tous ceux qui ont 13 ans et plus, soit 470 personnes. Ils ne porteront pas le triangle rouge des politiques, mais le bleu des apatrides parce que l'Espagne franquiste fait savoir qu'elle considère que ces "rouges", ne sont plus considérés par elle comme des ressortissants Espagnols. Le train repartira ensuite, gardant à son bord les femmes et les enfants les plus jeunes, qui seront remis au gouvernement franquiste. Personne n'en aura jamais aucune nouvelle. En 1945, on comptera seulement 73 survivants de ce convoi.
30 octobre 1940
Pétain annonce la collaboration de la France avec l'Allemagne.
18 décembre 1940
Hitler prépare les plans de l'opération Barberousse contra la Russie.
27 avril 1941
Athènes est occupé par les troupes allemandes.
22 juin 1941
Opération Barberousse : occupation de la Russie par l'Allemagne.
19 juillet 1941
Mort de Marcelino dans le camp de Gusen, près de Mauthausen.
29 août 1941
Pétain s'arrête à Mézin lors d'une visite de propagande dans les sud de la France et serrera les mains des enfants de l'école communale. Il ne le sait pas mais, avec les petits français, il y a quelques enfants de "rouges" espagnols, hébergés et protégés par la population locale, dont les enfants de Marcelino.
15 septembre 1941
Début de la bataille de Leningrad.
21 octobre 1941
Sa famille reçoit l'avis de décès de Marcelino par la Croix Rouge.
23 novembre 1941
A Auschwitz, première utilisation des chambres à gaz pour tuer des juifs déportés. Antérieurement elles avaient fonctionnées pour tuer des opposants allemands.
7 décembre 1941
Attaque aérienne japonaise sur Pearl Harbor. Les États-Unis entrent en guerre.
6 juin 1944
Débarquement allié en Normandie.
5 mai 1945
Les troupes américaines arrivent au camp de Mauthausen déjà libéré par ses propres prisonniers peu de jours auparavant.
8 mai 1945
Fin de la seconde guerre mondiale.
Alban Sanz, petit fils
Site consacré Marcelino Sanz Mateo
Emplacement dans la pièce des noms

