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André Rozo 1922 - 1944 Traiter les données

Né(e) 5.4.1922 à Belfort
Décédé(e) 7.8.1944 à Melk

Biographie

Célibataire, le jeune sous-lieutenant André Rozo retourne à Lons-le-Saunier (Jura), au 11 rue Lafayette, après avoir été placé en congé d’armistice. Quelque temps après, il part s’installer chez Madame Louis, domiciliée 37 rue Louise Hugues à Saint-Quentin (Aisne).

En août 1943, il entre comme agent de liaison au réseau Tell Buckmaster (Musician), dépendant de la section F du S.O.E. (Special Operations Executive) sous les ordres d’Eugène Cordelette, et surtout du chef du réseau, le major canadien Gustave (dit Guy) Bieler. Agent permanent, sous le pseudo de « Paul », il assure de fréquentes liaisons entre Paris, Douai, Valenciennes et Denain et s’occupe essentiellement de la récupération d’armes et de matériel parachutés. Le 14 janvier 1944, Guy Bieler était arrêté au PC du réseau, au café Moulin brûlé dans la banlieue de Saint-Quentin. Suite à cette arrestation, la Gestapo mit en place une souricière dans laquelle tombèrent de nombreux agents ; le jour même, Arthur Van Roekeghem, qui venait préparer avec Guy Bieler un sabotage sur le canal de Saint-Quentin, fut arrêté à son arrivée au PC. Le 18, André Rozo, qui rentrait d’une mission à Paris, arriva à son tour au café Moulin Brûlé. Les arrestations, parfois opérées au domicile des résistants, se poursuivent jusqu’au 20 janvier dans l’Aisne, et frappent des agents du département du Nord entre le 19 et le 22.

Interné à Saint-Quentin, André Rozo est ensuite transféré au Frontstammlager 122 de Compiègne Royallieu (où il porte le numéro 29102) en vue de sa déportation qui survient le 6 avril 1944, date à laquelle il quitte la France avec près de 1.500 détenus au sein du second transport massif de l’année 1944 à prendre le chemin de l’Autriche. Avec lui se trouvent 24 agents de son réseau. Après trois jours passés dans les wagons à bestiaux, il arrive à Mauthausen où il est immatriculé sous le numéro 63114. Le 24 avril 1944, il quitte le camp central au sein d’un groupe de 533 manœuvres (Hilfsarbeiter) qui prend la direction de Melk, trois jours après 500 hommes dont l’arrivée marque l’ouverture de cette nouvelle annexe de Mauthausen.

Au début du mois de juillet, les détenus de Melk étaient pour la première fois autorisés à écrire à leur famille. Depuis le Block 2, lui-même écrivait une carte à ses parents :

« Bien chers tous. Je suis maintenant dans une région très tranquille, je suis en bonne santé et j'espère qu'il en est de même pour vous. Nous avons enfin du beau temps après un printemps très mauvais. Je pense que vous avez de bonnes nouvelles. Je vous embrasse bien tous. »

Il ne se doutait pas que quelques jours plus tard, le 8 juillet, le camp de Melk serait bombardé par la 15ème flotte américaine, faisant de nombreux morts et blessés. Touché à un œil par un éclat de bombe qui ne put être retiré, il perdit progressivement la vue, et son état général se dégrada irrémédiablement. Admis à l’infirmerie, il mourut le 7 août 1944.

Seule la moitié de ses camarades de réseau déportés avec lui sont rentrés en France en 1945 : Robert Beaumeister, René Defontaine, Paul Maguire, Ernest Patout, Marcel Dubus, René Lefevre, Louis Riquoir, Renauld Tellier, Arthur Van Roekeghem, René Vintras et André Warlouze, ce dernier devant décéder le 13 juillet 1945. Les autres sont morts au sein du complexe concentrationnaire de Mauthausen : Benoît Delfosse, Léandre Mathias et Lucien Dupas à Melk les 19 août 1944 et 17 et 19 janvier 1945, à Hartheim pour Adolphe Chartier, Maurice Dalongeville, Ambroise Marolle et Marc Vinchon, au Sanitätslager du camp central les 26, 29 mai et 7 août 1944 pour Robert Justine, François Pontieux et Roger de Renty, au Block 8 de Gusen le 9 février 1945 pour Georges Tixier, alors que Gérard Parent s’éteignait le 15 février suivant à Ebensee.

André Rozo est titulaire de la Légion d’Honneur (Journal officiel du 3 avril 1949) et de la Croix de guerre (ordre n° 7 du 14 janvier 1948). Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et le titre de déporté résistant le 30 juillet 1951.

Adeline Lee

Sources :

SHD, dossier MED 21 P 534182, dossier de demande de titre d’interné résistant d’Eugène Cordelette, MA 16/2, 41/5, 55, 43/2, 36, 11/5, 26 P 1132 registre original du camp de Mauthausen.

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