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Eustaquio Pérez Orduña 1897 - 1944 Traiter les données

Né(e) 29.3.1897 à Uztárroz/Uztarroze
Décédé(e) 10.11.1944 à Melk

Biographie

Eustaquio Pérez Orduña, est né à Ustarroz en Navarre (Espagne) le 29 mars 1897.

Durant son enfance Eustaquio fut berger ; Les gens riches employaient en effet les gamins pauvres pour garder les troupeaux en montagne durant l’été. Ils leur donnaient du pain et du suif pour faire les fameuses « migas », c’était leur seul salaire.

On comprend pourquoi ces jeunes Espagnols rêvaient de partir en France où, même s’il fallait beaucoup travailler, ils vivaient mieux. Eustaquio Perez est arrivé en France, à Mauléon (Basses Pyrénées), en décembre 1921, il a travaillé comme bûcheron, cantonnier ou dans les usines d’espadrilles.

C’est à Mauléon qu’il devait rencontrer une autre native de son village natal, Victorina Olaverri, née en 1907 à Ustarroz (elle est décédée en 1999 à Mauléon, à l’âge de 92 ans). Dès l’âge de 15 ans, fuyant la misère, elle venait comme saisonnière pour travailler dans les usines d’espadrilles. Eustaquio a épousé Victorina en 1930.

De leur union sont nés deux fils : Roman en 1931 et Pierre en 1933.

Eustaquio Perez était un homme de conviction en 1936 il était, président de la section locale mauléonaise de la Fédération des immigrés Espagnols en France. C’était l’année du Front populaire avec ses grèves ouvrières en France jusqu’à l’obtention des accords Matignon avec les congés payés. 1936 fut aussi l’année du début de la terrible guerre civile d’Espagne qui entraîna l’exil de tant de républicains fuyant la dictature franquiste.

En septembre 1939, à la déclaration de guerre, le gouvernement français interdit le PCF (Parti Communiste Français) et fait arrêter ses militants. A Mauléon, le sympathisant et militant syndical Eustaquio Pérez est arrêté et transféré au Fort du Hâ à Bordeaux avant d’être incorporé par obligation aux « compagnies de travailleurs étrangers » destinées à effectuer des travaux d'intérêt général ou stratégiques dans les zones frontalières ou dans des camps militaires. C'était avant la défaite de mai 1940 et la signature de l’armistice du 17 juin.

Cette déroute permit à Eustaquio Pérez de revenir à Mauléon et de retrouver sa famille. Il restait cependant toujours catalogué comme « rouge » par le régime de Vichy collaborant avec l’occupant allemand.

Le 28 août 1942 la police française (Mauléon est en zone libre) investi la maison des Perez, Eustaquio est accusé de distribuer des tracts communistes et il est à nouveau arraché à sa famille. Emprisonné à Pau puis à Toulouse puis à nouveau à Pau le 25 décembre car il doit être jugé par la Section Spéciale (2 janvier 1943) il est condamné à un an de prison. Il reste un certain temps à la prison de Pau puis à Toulouse et enfin à Auch d’où il est transféré, le 10 septembre 1944, au camp du Vernet en Ariège. Le camp avait été construit pour accueillir des républicains espagnols et ils sont encore nombreux lors de l’arrivée d’Eustaquio Perez.

Fin juin 1944 le camp passe sous contrôle allemand ; le 30 juin 1944, les 403 derniers internés sont évacués en camion et en bus, Eustaquio en fait partie, il passe 48h à la Caserne Caffarelli de Toulouse avant d’être déporté le 3 juillet 1944.

Eustaquio Perez se trouvait dans le sinistre « train fantôme » qui arriva à Dachau le 28 août 1944 après un périple de presque deux mois. Le 20 septembre 1944, il est transféré à Mauthausen puis à Melk probablement le 22 septembre. Eustaquio certainement déjà affaibli, épuisé par les conditions de vie et de travail épouvantables, tombe rapidement malade. Grâce à la solidarité de ses amis il est affecté à la cuisine. Cependant son état ne s’améliore pas et il meurt 10 novembre 1944 laissant une jeune veuve de 37 ans et deux enfants de 11 et 13 ans.

Max Dalier, Ami de la famille

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