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François Thibault 1921 - 1945 Traiter les données

Né(e) 23.6.1921 à Dijon
Décédé(e) 8.3.1945 à Gusen

Biographie

Thibault François Aimé Charles naît le 23 juin 1921 à Dijon (Côte-d’Or). Il est célibataire et exerce la profession de mécanicien d’aviation, avant d’entrer à la SNCF comme aide-ouvrier ajusteur aux ateliers d’Oullins (Rhône). Pendant l’Occupation, il réside en garni chez M. Robert Schertzinger, 35, rue François-Raclet, à Lyon (VIIe). Requis par la Deutsche Reichsbahn à Karlsruhe où il doit travailler un an comme ajusteur à l’entretien des wagons (Kraftwagenschlosser). François Thibault part rejoindre son poste en Allemagne le 31 mars 1943. Le 1er juillet, la préfecture de Lyon (Rhône) établit son passeport et le lui envoie. Le 31 mars 1944, le commandant de la police de Karlsruhe fait savoir à Paris que le passeport établi en France ne peut être remis à l’ouvrier François Thibault, ce dernier n’étant pas revenu à son poste après une permission. Il semble qu’il soit revenu en France dès juillet 1943 et qu’il se soit réfugié à Mathenay (Jura) chez son cousin Gaston Pouthier. Après quelques mois, vers novembre, il gagne le maquis. Le 26 février 1944, un groupe de 86 maquisards du Jura se divise en deux pour réduire le danger représenté par cette concentration de clandestins. François Thibault est de ceux qui prennent le chemin de Mont-sous-Vaudrey (Jura) pour prendre place dans les baraquements du bois de Tricornaux, sous la direction d’Henri Scherrer. Mais ils subissent une attaque conjointe du SD, de la Wehrmacht et de la Milice. Beaucoup sont arrêtés, dont François Thibault qui est ensuite dirigé à Compiègne-Royallieu (Oise), où il reçoit le n°30199. Le 6 avril 1944, il est déporté dans le second transport massif de l’année emportant en Autriche près de 1 500 hommes, parmi lesquels se trouvent Henri Scherrer et plusieurs de ses camarades de maquis. Trois jours plus tard, il est enregistré à Mauthausen (Autriche) comme mécanicien avec le matricule 63215 avant d’être admis au Revier le jour même. Le 28 avril suivant, il est envoyé à Gusen (Autriche) comme mécanicien et il est affecté à la production d’armes pour le compte de la firme Steyr-Daimler-Puch Ag (Rüstung Steyr). En septembre 1944, sa famille reçoit pour la dernière fois de ses nouvelles sous la forme d’une petite carte qu’il a écrite alors qu’il se trouvait au Block D de Gusen. Le 27 janvier 1945, il est admis au Revier de ce camp. Il est ensuite transféré du Block 8 au Block 31, où il meurt le 8 mars 1945. François Thibault a obtenu la mention « Mort pour la France » et le titre de Déporté résistant. Il est titulaire de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Son nom figure sur le monument aux morts (une plaque de bronze sur stèle) des ateliers d’Oullins-machines sous la rubrique « Mort en Allemagne ». Les communes de Sainte-Marie-sur-Ouche (Côte-dOr) et Sussey (Côte-dOr) honorent son nom sur leur monument aux morts.

Adeline Lee

 

Adeline Lee est une historienne française. Pour les expositions permanentes au mémoirial de Mauthausen elle a participé à un projet de recherche extensive de sources concernant l'histoire du camp de Mauthausen, consultant des archives et collections français. Elle est auteure de nombreux articles sur la déportation de Français au camp de Mauthausen.

 

Sources:

Cheminots victimes de la répression, 1940-1945 - Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Paris, Éditions Perrin/SNCF, 2017.

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