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Paul Guillermont 1911 - 1945 Traiter les données

Né(e) 23.8.1911 à Bourg-St-Andéol
Décédé(e) 2.3.1945 à Mauthausen

Biographie

Guillermont Paul Joseph Antoine naît le 23 août 1911 à Bourg-Saint-Andéol. Fils d’un conducteur des Ponts et Chaussées, Paul Guillermont et son épouse Augusta (née Thomas) sont parents de trois enfants: Suzanne (née en 1931). Claudette (en 1932) et Yves (en 1935). Membre du Parti communiste avant-guerre, il semble avoir pris ses distances avec lui depuis le début des hostilités. Instituteur comme sa femme, il est pourtant révoqué par le gouvernement de Vichy. Dans l’obligation de trouver un nouvel emploi pour nourrir sa famille, il entre à la SNCF le 14 décembre 1942 et devient auxiliaire manœuvre au dépôt du Teil, commune où il habite, boulevard Boudon. Au même moment, il rejoint le réseau de résistance Roger-Buckmaster, recruté par Raymond Daujat et Roger Poyol, son ancien camarade de rugby. Il a pour mission d’organiser le groupe du Teil et de seconder Roger Poyol dans le transport et la dissimulation d’armes qu’il distribue aux maquis de l’Ardèche et de la Drôme, la préparation de sabotages, ainsi que pour les liaisons et le courrier. Grâce à son emploi à la SNCF, il fournit également au groupe Buckmaster des informations sur les transports de troupes et de matériel. Alors qu’il est en arrêt maladie pour quinze jours pour rhumatismes articulaires et furonculose, dans la nuit du 23 au 24 mars 1944, des policiers allemands font irruption dans la chambre des Guillermont, emmenant le mari dans la pièce voisine pour l’interroger au sujet de Poyol. Ce dernier vient d’être abattu par les Allemands pour détention d’armes. Paul Guillermont avoue le connaître, tout en démentant avoir reçu une arme de sa part. Malgré une perquisition infructueuse de son domicile, il est emmené par les Allemands et incarcéré à Nîmes (Gard). À partir du 28 mars, il se trouve aux Baumettes à Marseille (Bouches-du-Rhône), avant d’être dirigé le 20 mai à Compiègne-Royallieu (Oise) (n°37386). La SNCF tente en vain d’obtenir sa libération auprès des services de Fernand de Brinon. Ainsi, le cheminot est déporté en Allemagne le 4 juin avec plus de 2000 détenus à Neuengamme, où il arrive trois jours après, puis est envoyé au camp de Sachsenhausen. Il y est immatriculé 84490 le 1er juillet et rejoint le Block 7. Affecté au camp annexe de Falkensee, il travaille plusieurs mois comme les autres détenus à la production de matériel ferroviaire, de chars Tigre, d’obus et de diverses pièces détachées d’armement. Ramené au camp central, il quitte en février 1945 la banlieue berlinoise pour Mauthausen (Autriche), qu’il atteint le 16. Il échappe au massacre dont sont aussitôt victimes plusieurs centaines de détenus de ce transport et il reçoit le matricule 130902. Mais rapidement, le 26, il est admis au Revier (baraquement destiné aux prisonniers malades) pour une broncho-pneumonie qui l’emporte le 2 mars suivant. Paul Guillermont a obtenu la mention « Mort pour la France » et le titre de Déporté résistant le 2 janvier 1952. Son nom figure sur le monument apposé par la SNCF en gare du Teil, ville où un stade et une rue le portent désormais.

Adeline Lee

 

Adeline Lee est une historienne française. Pour les expositions permanentes au mémoirial de Mauthausen elle a participé à un projet de recherche extensive de sources concernant l'histoire du camp de Mauthausen, consultant des archives et collections français. Elle est auteure de nombreux articles sur la déportation de Français au camp de Mauthausen.

 

Sources:

Cheminots victimes de la répression, 1940-1945 - Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Paris, Éditions Perrin/SNCF, 2017.

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