Joseph Leynier 1890 - 1945

Né(e) 2.2.1890 à Avignon
Décédé(e) 25.3.1945 à Mauthausen

Biographie

Leynier Joseph Constant Marius Adrien naît le 2 février 1890 à Avignon (Vaucluse). Epoux de Maria Julliat, Joseph Leynier a eu deux enfants, Andrée, née en février 1924, Pierre, en août 1936. D’abord cultivateur, il est entré au PLM le 18 août 1919 comme auxiliaire à La Voulte-sur-Rhône. Auparavant, il avait effectué son service militaire au 157e régiment d’infanterie à partir du 7 octobre comme soldat de 2e classe. Libéré le 13 décembre 1913, il avait été mobilisé du 2 août 1914 au 10 août 1919. En novembre 1919, il devient homme d’équipe à l’essai au Pouzin, puis homme d’équipe en mai 1921 et revient à La Voulte comme wagonnier en septembre 1923, avant de passer conducteur en septembre 1924. En mai 1933, il est muté au Teil, où il est chef de train. Secrétaire de la section socialiste SFIO de La Voulte, il est nommé trésorier de la Fédération de l’Ardèche à la place de Louis Arnaud le 1er juin 1930. En avril 1936, il est candidat aux législatives dans la 2e circonscription de Tournon contre Xavier Vallat. En 1941, il commence à distribuer la presse clandestine, notamment sur la ligne Lyon-Nîmes qu’il parcourt fréquemment, et à recueillir des renseignements dans le secteur de La Voulte, où il réside avec sa famille route du Pouzin. Désigné responsable du sous-secteur de cette ville après une réunion de membres des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) en 1943 qui s’est tenue à son domicile, il continue de transporter des tracts, mais également des armes et des explosifs. À partir d’octobre 1943, les sabotages se développent sur la rive droite du Rhône. « Adrien » poursuit cette activité jusqu’au 23 mars 1944, jour où les agents de la Sipo-SD de Marseille (Bouches-du-Rhône) font irruption à son domicile au milieu de la nuit et l’arrêtent pour avoir participé à des sabotages et aidé des « terroristes ». Incarcéré d’abord à Nîmes (Gard), il est ensuite détenu aux Baumettes à Marseille, puis dirigé à Compiègne-Royallieu (Oise) (n° 37392). Le 4 juin 1944, Joseph Leynier est déporté avec plus de 2000 détenus de Compiègne à Neuengamme (Allemagne), où il arrive après trois jours de transport. Le 1er juillet, il est transféré au camp de Sachsenhausen (Allemagne) (matricule 84678). Il quitte la banlieue berlinoise le 13 février 1945 pour Mauthausen (Autriche), où il échappe au massacre dont furent victimes plusieurs centaines de détenus de ce convoi d’évacuation, et il y est immatriculé 132465 le 17 février. Du complexe concentrationnaire autrichien, Joseph Leynier ne connaît que le camp central. Il s’éteint au Sanitatslager (camp sanitaire) le 25 mars 1945. Sa femme et leurs deux enfants sont alors morts depuis août 1944, ensevelis sous les décombres de leur maison bombardée par l’aviation alliée. Reconnu « Mort pour la France », il est titulaire de la Médaille de la Résistance et a obtenu le titre de Déporté résistant le 1er mars 1951. La SNCF rappelle sa mémoire sur le monument visible en gare du Teil, et une plaque commémorative a été apposée à Mauves  en mémoire de Joseph Leynier, de sa femme et de leurs deux enfants. Son nom est également gravé sur le monument aux morts de Longessaigne (Rhône) avec ces mots. « Honneur aux résistants et maquisards et soldats, Enclave Rhône et Loire, 3e Secteur, 4e sous-secteur, morts pour la France. Ce monument rend hommage aux membres des réseaux France d’Abord, Coq Enchainé, OCM ainsi qu’à la 2e Compagnie du 152e régiment d’infanterie. 104 noms sont repris dont les cheminots, Stéphane Déchant, Laurent Bargaud Jean Gaudemard, René Ragondet, Aimé Sabatier, Jacques Taulelle et Jean Thevenon.

Adeline Lee

Adeline Lee est une historienne française. Pour les expositions permanentes au mémoirial de Mauthausen elle a participé à un projet de recherche extensive de sources concernant l'histoire du camp de Mauthausen, consultant des archives et collections français. Elle est auteure de nombreux articles sur la déportation de Français au camp de Mauthausen.

 

Sources:

Cheminots victimes de la répression, 1940-1945 - Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Paris, Éditions Perrin/SNCF, 2017.

Emplacement dans la pièce des noms